Le projet de loi sur la transition énergétique fait bien entendu l'objet de débats et de critiques. Certains de ses détracteurs y voient des objectifs irréalistes et inaccessibles, d'autres lui reprochent de ne pas avoir les moyens de ses ambitions, ou encore de faire peser de nouvelles charges sur les ménages. En effet, les chiffres de la loi sont parfois difficiles à interpréter.
AU SOMMAIRE DE NOTRE DOSSIER
La loi sur la transition énergétique en questions - Introduction
1 - Les enjeux de la transition énergétique
2- La loi sur la transition énergétique
3- La transition énergétique : ce qui fait débat
4- La transition énergétique : ce qui va changer pour nous
5. Les leçons à tirer des modèles allemands et finlandais
Les grands sujets de débat de la transition énergétique
Un des sujets qui nourrit tous les débats sur la transition énergétique est la polémique sur le nucléaire. D'une part, il s'agit de la 3ème filière industrielle française. L'enjeu économique est donc important. La fermeture de réacteurs inquiètent les acteurs concernés. Les pro-nucléaires évoquent la pénurie d'approvisionnement, la mise en danger de notre indépendance énergétique et la hausse du coût de l'énergie. Ils s'appuient également sur l'aspect énergie bas-carbone que fournit le nucléaire qui participerait ainsi à limiter les émissions de gaz à effet de serre, alors que 70 % de la consommation d’énergie en France est encore à base d’énergies carbonées (pétrole et gaz), fortement émettrices de CO2. De plus, il est avancé que le nucléaire est aussi cher à l’arrêt qu’en fonctionnement et techniquement difficile à arrêter et redémarrer. Si la production annuelle se stabilise à son niveau actuel, c'est-à-dire à environ 400 Twh et si ce chiffre représente 50 % de la production électrique totale en 2025, celle-ci s’élèverait à 800 Twh, soit une hausse de 43 %... Alors que le projet de loi mise sur baisse de la consommation énergétique.
Autre exemple faisant débat sur la loi de la transition énergétique, dans le domaine de la méthanisation (énergie renouvelable issue de la fermentation des déchets agricoles) : le projet de loi prévoit 1 500 méthaniseurs en 2020. Mais si ceux-ci sont de petite puissance, comme c'est actuellement le cas pour les centaines d'installations dénombrées en France, cela ne représenterait au final qu'une puissance installée anecdotique.
En ce qui concerne les bâtiments résidentiels, ceux-ci seront soumis au respect de normes d'isolation thermique. Cette mesure forte en matière de lutte contre le gaspillage thermique, pourrait cependant de générer des nouvelles charges, en terme d'expertises par exemple, pour les foyers propriétaires de leur habitation.
Par ailleurs, la libéralisation des infrastructures hydroélectriques au profit de sociétés d'économie mixte, soulève des questions sur les conséquences en termes de sécurité des concessions, de coût de l'énergie, ou encore de régulation de la production électrique (répondra-t-elle aux besoins des usagers ou sera-t-elle spéculative ?). Et la privatisation de biens publics, amortis et rentables, payés par les contribuables, est toujours sujette à controverse.
L'opposition au gouvernement dénonce ainsi un ensemble de projets aux coûts très élevés et dont le financement serait sous-estimé : sortie du nucélaire, rénovation de 500 000 logements, bonus écologique, fonds chaleur, financement de 1 500 projets de méthanisation, renouvellement des parcs automobiles des services publics, le déploiement de 35 millions de compteurs intelligents.
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