La transition énergétique est un concept né en Allemagne et en Autriche dans les années 80, et dont le but était de stopper la dépendance au pétrole et à l'atome. Aujourd'hui, c'est un sujet d’actualité européenne.
AU SOMMAIRE DE NOTRE DOSSIER
La loi sur la transition énergétique en questions - Introduction
1 - Les enjeux de la transition énergétique
2- La loi sur la transition énergétique
3- La transition énergétique : ce qui fait débat
4- La transition énergétique : ce qui va changer pour nous
5. Les leçons à tirer des modèles allemands et finlandais
Le modèle allemand, copié ou décrié ?
En Allemagne, la politique énergétique mise sur le développement massif des énergies renouvelables qui ont largement progressé pour atteindre 24% de la production électrique en 2013. L'objectif des 35% en 2020 devrait être dépassé. Cependant, les coûts difficiles à maîtriser font aujourd'hui de l'Allemagne, avec le Danemark, le pays européen où l'électricité est la plus chère : presque le double du tarif français. Pour autant, les Allemands ne rejettent pas cette politique qui a su impliquer la population :47% de la puissance installée d'énergie renouvelable a été réalisée par les personnes privées (36%) et les agriculteurs (11%). De plus en plus de projets sont portés par des coopératives issues d'initiatives locales et citoyennes. Des placements financiers « verts » dans les banques contribuent également à cette sensibilisation. La transition allemande bien avancée, pourrait inspirer la France et alimenter des programmes d'innovation communs (stockage de l'énergie, politique industrielle...). Si le bilan économique de la politique de soutien aux énergies renouvelables fait encore débat, celui de la politique de rénovation énergétique apparaît positif.
La solution finlandaise et des pays nordiques, le meilleur compromis ?
Moins radicale, la stratégie de la Finlande se fonde sur les critères coûts-efficacité et sécurité énergétique. Tout comme la France et la Grande-Bretagne, l’État finlandais continue d'investir dans la technologie nucléaire, faiblement émettrice de carbone. Pour autant, la Finlande affiche les objectifs parmi les plus élevés en Europe, en matière de développement des énergies renouvelables, privilégiant l'exploitation raisonnable des ressources naturelles dont son immense patrimoine forestier. En 2020, leur part devrait atteindre 32,9% dans la consommation électrique (contre 27% pour la France). Et cette évolution n'a pas induit une explosion des prix qui se situent parmi les plus faibles d'Europe. Rapporté au niveau de vie, le coût de l'électricité pour un foyer finlandais est inférieur à celui supporté par un foyer allemand ou français (respectivement de 54% et de 9%).
Le Royaume-Uni, ambition écologique et pragmatisme économique ?
Face à un prix de gros élevé et un niveau important d’émissions de CO2, notamment en raison de l'importance de la production électrique thermique (67% de la production totale), le Royaume-Uni donne la priorité à la sécurité d’approvisionnement et à la sécurisation des enjeux de production à long terme. L’approche technologique évoque la réussite du modèle suédois de décarbonation de l’électricité basée sur le nucléaire, la biomasse et bioénergie, et l’éolien offshore. L’ensemble est complété par une politique d’efficacité énergétique et de gros investissements dans les domaines du stockage. L'approche est aussi financière. Pour sécuriser des investissements lourds qui engagent les opérateurs sur de très longues périodes, le gouvernement anglais apporte un soutien et des garanties financières. Le volet nucléaire a été validé début octobre par la Commission Européenne.
Itailie : fin du nucléaire et percée timide des énergies renouvelables
L'Italie, importateur traditionnel de combustibles fossiles, a raté les premières vagues de développement des énergies renouvelables, hormis la géothermie, malgré un fort potentiel. Quoique le pays possède une compagnie pétrolière et gazière internationale, et une compagnie d’électricité parmi les plus grandes d’Europe, le pays souffre de carences en électricité et s’approvisionne chez ses voisins. Une dépendance qui avait fait de l’Italie l’un des précurseurs du nucléaire dans les années 1970 avant le moratoire de 1987 (suite à « Tchernobyl »), dont le pays avait décidé de sortir… Mais Fukushima a remis une chape de plomb sur cette énergie. Le pays dispose d’un parc hydraulique conséquent, mais il a fallu attendre 2010 pour voir apparaître le solaire photovoltaïque tandis que l’éolien progressait lentement depuis 2000.
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