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Ce que vous avez peut-être raté sur le dossier nucléaire iranien

Par -

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L’élection il y a trois mois de M. Rouhani à la présidence de l’Iran a permis de donner un nouvel élan aux négociations nucléaires pour l'Occident. Opportunité immédiatement saisie par les américains, pour atteindre un accord historique, samedi 23 novembre 2013.

Un contexte plus que tendu

La nuit du 23 au 24 novembre a représenté un grand pas en avant dans le conflit entre l’Iran et l’Occident sur le nucléaire. Les pays P5+1 (les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU - Etats Unis, Chine, Russie, France, Angleterre - et l'Allemagne) et l'Iran se sont retrouvé pour de négociations intenses à Genève le week-end dernier. Depuis plus de 10 ans, les deux blocs se confrontaient dans un bras de fer interminable, sans issue réaliste du fait du nombre d’enjeux astronomique : alors que l’Iran semait la panique autour de ses ambitions nucléaires, l’Occident répondait par des sanctions principalement économiques, plongeant le pays en question dans un étouffement sans précédent. L’Iran persistait à refuser la suspension de son enrichissement d’uranium. Pendant une décennie, ces sanctions économiques ne faisaient que ralentir les avancées nucléaires, qui étaient pourtant belle et bien existantes - et exacerber leurs potentielles conséquences néfastes en cas d’obtention effective de l’arme nucléaire. Et ceci dans un climat de pression israélienne sur le bloc occidental, une incohérence typique au sein du conseil de sécurité de l’ONU, le tout parsemé d’un risque ambiant d’attaques terroristes apparemment soutenues par le régime chiite.

L’essoufflement aurait fini par déstabiliser les positions fermes de chaque acteur il y a déjà 6 mois, moment auquel les Etats Unis et l’Iran auraient commencé leurs discussions, en secret. En effet, le ministre du pétrole avouait que la perte d’exportations pétrolières coûtait entre 4 et 8$ milliards par mois. L’isolation bancaire de l’Iran a conduit à des troubles sociaux d’autant plus importants, tels qu’une très forte inflation (40%), déclenchant notamment une crise alimentaire.

Dans une ambiance de feu aux airs de finale de coupe du monde mêlant accolades et embrassades générales (aussi sincères soient-elles), les diplomates qualifient cet accord d'historique. Il représente la toute première avancée en 10 ans, et pas non plus des plus anodines. Voici les compromis atteints :

Le deal

L’occident imposerait des limites sévères au développement nucléaire iranien, telles que :

  • La limitation d’enrichissement d’uranium à 5% maximum, ainsi qu’un démantèlement des processus techniques nécessaires pour enrichir à plus de 5% »
  • La neutralisation de leur stock d’uranium enrichi à 20% en partie en le diluant jusqu'à 5%.
  • Un accès plus important aux inspecteurs aux sites nucléaires de Natanz et Fordo.
  • L'interruption des travaux menant à la mise en marche d'un réacteur dans l'usine d'Arak ainsi que la production de combustible à destination de cette centrale (deux points particulièrement chéris par la France).

En retour, les négociateurs feront des efforts importants :

  • La suspension de toute nouvelle sanction liée au nucléaire pendant une période de 6 mois à venir, si l'Iran respecte ses engagements.
  • La suspension de certaines sanctions sur le commerce de l’or et d’autres métaux précieux, ainsi que dans les secteurs automobiles et pétrochimiques.
  • Le soutien de l’Iran sur des réparations et inspections pour des lignes aériennes iraniennes.
  • Des 100 milliards d'avoirs iraniens actuellement gelés dans diverses banques dans le monde, autour de 6 milliards de dollars pourraient être débloqués.

Il est important de comprendre l'enrichissement d'uranium pour bien cerner les enjeux en question. L'uranium (élément naturel) est composé à 99,3% d'uranium 238 (non fissile) et à 0,7% d'uranium 235 (fissile). Fissile signifie que son noyau peut subir une fission nucléaire sous l'effet d'un bombardement par des neutrons ce qui libère beaucoup d'énergie. Pour intensifier cette libération d'énergie, on enrichit l'uranium ; c’est-a-dire, l'uranium est placé dans des centrifugeuses pour augmenter la proportion d’isotopes fissiles dans l’uranium). Les proportions d'enrichissements sont les suivantes :

  • 5% pour le nucléaire civil ;
  • 20% pour des isotopes médicaux (guérison de cancers, etc) ;
  • 90% pour la bombe nucléaire.

Alors que la grande majorité de l'uranium enrichi en Iran reste inférieur ou égal à 5%, ils ont tout de même quelques stocks d'uranium enrichis à 20% (notamment dans l'usine d'Arak) - et l'enrichissement de 20% à 90% est un procédé bien plus rapide que l'enrichissement jusqu'à 20% - et la technique est similaire. D'où les frayeurs occidentales de l'accessibilité aussi élevée de l'arme atomique pour Téhéran.

Pour aller en profondeur sur les attentes occidentales, lire cet article : Nucléaire iranien : "L'accord répond à toutes les attentes occidentales".

Des négociations qui passent à deux doigts d’un échec embarassant

Grâce à nous, Français ! Oui, en arrivant à Genève notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius n’était guère content des négociations secrètes ayant eu lieu entre les Etats-Unis et l’Iran depuis des mois. Alors que depuis 2003, la France et les Etats-Unis gardent une position identique et consistante, les américains se seraient permis de passer outre le « rôle » qu’ont les français dans les négociations.

François Géré, directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas) explique :

"Les Américains ont accepté d'accorder à l'Iran le droit d'enrichir de l'uranium sur son territoire, ainsi que de conserver une certaine quantité d'uranium enrichi à 20 % sous le strict contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique".

Dès lors, Laurent Fabius souhaita porter sa pierre à l’édifice, au risque de plomber ce qu’on considérait encore comme un château de cartes : d'abord en devançant ses homologues à Genève pour dévoiler les négociations secrètes en cours, puis en parlant de « jeu de dupes ». Il fallait interrompre les travaux menant à la mise en marche d'un réacteur dans l'usine d'Arak ainsi que la production de combustible à destination de cette centrale.

Bloquant ainsi les négociations pourtant si bien entamées le 20 novembre, les diplomates durent reprendre la partie le 23 novembre, pour une négociation tendue, car c’était la dernière fenêtre d’opportunité. Finalement, les parties acceptèrent les contestations de Laurent Fabius - pour le bien de la communauté internationale. Mais nous ne sommes pas passés loin de l’humiliation globale.

Quitte ou double de la part de Fabius. Cela en valait-il le coup ? A part retourner toute une nation contre notre pays, qui passait si près du gouffre dû à ce qui ressemblait plus à un coup de gueule d’un coq qu’une tactique subtile de négociation, nous ne pouvons pas encore mesurer l’impact de ce qu’a apporté Fabius. Ce qui compte est que la France protège son statut de pays d’influence...En tout cas, mieux vaut ne pas trop faire les malins quand nous sommes encore aussi dépendants énergiquement de ces pays.


Petite mise en scène d'un conflit d'intérêts plus que complexe...

 

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