Un nouveau sondage, réalisé par Opinionway, met en lumière le comportement des français face aux énergies renouvelables. Et ce qu’il en ressort est surprenant. Si, sur le principe, les français sont largement pour cette filière, le passage à l’acte ne semble pas être évident pour une grande majorité d’entre eux.
Un nouveau sondage, réalisé par Opinionway, met en lumière le comportement des français face aux Le français et les énergies renouvelables : un paradoxe étonnant
Aujourd’hui en France, un tiers des français est en possession d’une énergie renouvelable. Cette statistique n’a pas évolué depuis 4 ans.
Etonnant, lorsque l’on compare ces chiffres avec ceux soulignant la volonté des français de voir la filière des énergies renouvelables se développer… et qui représente une écrasante majorité (89 %) d’entre eux. La volonté est belle et bien là, mais le passage à l’acte semble compliqué : lorsqu’on demande aux français s’ils souhaitent équiper leur résidence d’une énergie renouvelable, seulement 21 % des français ont le projet de le faire (9 % pour le photovoltaïque). Mais pourquoi alors ces 70 % restant, qui souhaitent soutenir le développement de la filière, n’y trouvent pas un intérêt personnel ?
L’étude révèle quelques données intéressantes, que nous allons tenter d’analyser.
Un manque de confiance et de transparence de la filière
1) Peu de confiance dans les installateurs.
Tout d’abord, il s’avère que la confiance dans les installateurs d’équipements énergétiques n’est pas au beau fixe : 4 français sur 10 ne leur font pas confiance, et ce chiffre n’a pas évolué en 3 ans.
Ce chiffre est à corréler avec la confiance qu’ont les français dans les types d’énergies renouvelables, qui n’est pas non plus reluisante : seuls 37 % des français ont confiance dans toutes les énergies renouvelables.
Les panneaux photovoltaïques sont par ailleurs le type d’énergie renouvelable qui inspire le moins confiance : seulement 62 % de réponses positives – et plus inquiétant, cette confiance a chuté de 10 points en trois ans seulement (73 % début 2012).
On remarque également très nettement que toutes les énergies renouvelables ont baissé dans l’estime des français : elles ont toutes perdu entre 5% et 10 % de confiance.
La différence entre la pratique et la théorie se fait à nouveau ressentir, puisque si les français sont encore frileux vis à vis de ces énergies lorsqu'elles touchent leur maison, 80% d’entre eux estiment pourtant qu’elles permettent de se sentir bien chez soi, et 70 % pensent qu’elles permettent de réaliser des économies. Trouvez l'erreur.
2) Peu de transparence et un manque d’informations
Ce manque de confiance envers à la fois les types d’énergies renouvelables et les installateurs révèle un flou total et un manque d’informations dans ce domaine.
Lorsque l’on ne connaît pas et que c’est nouveau, on a peur. A qui s’adresser ? Est-ce vraiment fiable ? Est-ce vraiment rentable sur le long terme ? La réaction classique est ainsi de préférer ne rien faire, de peur de prendre un risque, plutôt que de se lancer dans l’aventure.
De plus, les rumeurs qui vont bon train et les « arnaques », malheureusement trop nombreuses sur le marché, ont contribué à affaiblir l’image des énergies renouvelables.
Enfin, le sondage révèle que les français sont mal informés sur les possibilités offertes par les énergies renouvelables. L’exemple du photovoltaique est probant : une grande majorité des français préfèrerait consommer directement l’électricité produite plutôt que de la vendre au réseau. Cette information amène une question intéressante : les français préfèrent-ils consommer leur électricité par principe – donc pour se rendre plus indépendant – ou par méconnaissance du tarif d’achat photovoltaique actuel ?
Ce sondage démontre clairement qu’en l’espace de trois ans, aussi bien la volonté de voir les énergies renouvelables se développer comme la confiance dans ce marché ou la volonté de passer à l’acte est à la baisse. Cela est bien dommage dans le contexte de changement ou de réchauffement climatique que l'on connait.
Le sondage met aussi en évidence les efforts qu’il reste à faire dans ce domaine, de prévention, d’information pour rassurer et instaurer à nouveau la confiance. Challenge accepted !
