La métaphore qui se cache derrière ce mot “bulle” indique que les prix du marché du solaire ont augmenté de façon anormalement rapide, sans fondement solide, ce qui expose le marché à de graves conséquences à l’image d’une bulle fragile qui éclaterait sous la pression du vent.
Notre bulle solaire est partie d’une décision politique de soutien au développement des énergies renouvelables, et notamment photovoltaïque, en imposant des tarifs d’achat de l’électricité verte très forts, peut être trop. La situation, devenue extrêmement rentable pour tout nouveau producteur d’électricité, c’est toute l’industrie qui a voulu en profiter. Les prix des panneaux solaires d’une part, les frais liés aux installations d’autre part, se sont envolés, chacun des acteurs du système essayant de profiter de la part du gâteau. Le succès fut tel que les investissements dans le solaire se sont multipliés à vitesse grand V, autant chez les grands groupes déjà présents, que pour de nombreuses startups ayant senti la manne financière solaire, régit dans un cadre politique clair et rassurant. Victime de son succès, la bulle éclata avec le moratoire de fin 2010…
Qu’est-ce que cette bulle a engendré ?
La spéculation sauvage, telle que l’a connu la filière solaire ces dernières années, n’a malheureusement pas eu que des effets positifs sur l’économie du pays. On constate même certains effets pervers dont on se serait bien passé. Et c’est d’abord le consommateur qui en a fait les frais. Cet affolement général de la filière, cette tentation du profit immédiat a amené de nombreux problèmes liés à la qualité de centrales photovoltaïques installées à la va vite. Aujourd’hui encore toute l’industrie solaire souffre de cette mauvaise réputation, relayée par les médias, évoquant une fiabilité plus que médiocre et des assurances qui ne suivent pas. Si le client final est effectivement laissé pour compte dans cette histoire, c’est bien toute la filière qui s’est tiré une balle dans le pied à cette époque.
Il a bien fallu que le gouvernement réagisse un jour ou l’autre à cette suractivité solaire incontrôlable. Ainsi fut décrété en décembre 2010 le grand méchant moratoire ordonnant le gèle des raccordements de nouvelles centrales solaires. Cette mesure, qui mit un terme à toutes spéculations abusives sur le marché fut très efficace. Mais elle eut également son revers de médaille. Des milliers d’emplois n’y survivront pas. La crise est bien réelle, toutes les entreprises française sont touchées, alors que la production asiatique n’a jamais été aussi forte. Selon les derniers chiffres du Ministère du Développement Durable, il s’agirait de 10 000 emplois en 2010 et 2011 qui ont disparus. La confiance s'est évanouie, un drame pour ce secteur encore jeune, où la relation client et l’innovation technique sont primordiales.
Un mal pour un bien ?
Avec le recul, nous observons aujourd’hui un phénomène de concentration de la filière. Une industrie plus sérieuse, pour des produits et services de meilleure qualité, le secteur semble gagner en maturité. Pour accompagner cette tendance, le Ministère en charge de l’énergie redonne un peu d’espoir en affirmant récemment son soutien au solaire, avec l’augmentation de 5% du tarif d’achat pour les centrales inférieures à 100kW, par rapport au tarif actuel. A cela s’ajoute une bonification de 10 % pour l’intégré au bâti “made in France” et une limite de la baisse du tarif d’achat à 20% par an. La situation semble se stabiliser enfin. L’arrêt du 4 mars 2011 sera donc très prochainement révisé afin d’y appliquer ces nouvelles mesures et tendre progressivement, de manière plus douce, vers l’ambitieuse transition énergétique du pays.
Ces mesures rassurent Solorea dans le sens où ce phénomène de concentration permet une meilleure sélection des solutions du marché pour une production de qualité à l’avantage du client producteur d’électricité. Enfin, au-delà de la satisfaction qu’apporte la production d’une énergie propre et renouvelable, la rémunération du client est toujours garantie et réellement profitable, digne de l’engagement écologique du client. L'énergie solaire a de beaux jour devant elle.