France et photovoltaique, où en sommes-nous dans le développement de l'énergie solaire ? Que s'est-il passé en 2014 ? Quels sont les statistiques et les constats ? Le photovoltaique a-t-il de l'avenir ? Autant de questions auxquelles Soloréa tente de vous apporter une réponse.
Les chiffres du parc photovoltaique français
Le parc photovoltaique français
Très bonne nouvelle, l’objectif d’une puissance raccordée de 5 400 MégaWatts (MG), initialement fixé à fin 2020, est d’ores et déjà atteint ! Effectivement, fin 2014 la puissance totale atteinte du parc photovoltaique français est de 5,4 GigaWatts (GW) soit une augmentation de 21% depuis décembre 2013. Cette puissance correspond à plus de 321 000 installations raccordées au réseau ERDF.
Le photovoltaique a permis de produire 5,9 TéraWatts (TW) en 2014, soit une progression de 27 % par rapport à l’année précédente, et ont permis de couvrir 1.3% de la consommation électrique nationale. Le plus haut taux de couverture de la consommation sera atteint en mai 2014 avec plus de 8.6% de la consommation couverte.
Et ses régions
Sans grande surprise, on constate que les régions accueillant le parc photovoltaique le plus important en France sont les 4 régions du sud, les plus ensoleillées. Elles concentrent à elles seules la moitié de la puissance photovoltaique raccordée en France Métropolitaine et produisent plus de la moitié de l’énergie solaire française.
La première du classement en terme de puissance raccordée est l’Aquitaine avec un total de 770MW raccordés, suivi par la Provence-Alpes-Côte-D'Azur, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon qui dépassent les 500 MW raccordés en 2014. Cependant, la région qui produit le plus d’énergie solaire photovoltaique est la Provence-Alpes-Côte-D’Azur avec 1 013 GW produit en 2014, 777GW pour l’Aquitaine, 682 GW pour Midi-Pyrénées et 620 GW pour le Languedoc-Roussillon.
Ce qui a changé en 2014
Suppression de la bonification du tarif d'achat pour les panneaux européens
En avril 2014 la bonification tarifaire pour les installations inférieures à 100 kWc a été supprimée.
Cette majoration atteignant les 10% avait été instaurée en janvier 2013 pour les installations de moins de 100kWc utilisant des panneaux solaires européens. Mais après une mise en demeure de l’Etat français par la Commission européenne, cette valorisation a été supprimée.
Pour contrer cela, une revalorisation du tarif de rachat a été annoncée par la Ministre Ségolène Royal en 2014 et confirmée en janvier 2015 pour les installations de tailles moyennes (les installations sous 9kWc ne sont pas concernées).
Suppression du crédit d’impôt
Au 1 janvier 2014, une nouvelle mesure peu cohérente avec la politique écologique et environnementale a été décidée. En effet, le marché photovoltaique a subit, en plus de la suppression de la bonification tarifaire, la suppression du crédit d’impôt de 11% pour les particuliers installant un équipement photovoltaique. La justification de cette décision gouvernementale est que le photovoltaique bénéficie “d’autre forme de soutien public”.
Le bilan du parc photovoltaique en France en 2014
Malgré le net ralentissement ressenti depuis plusieurs années sur le marché photovoltaique français, nous constatons qu’en 2014 les nouvelles capacités raccordées repartent à la hausse avec 927MW contre 759MW en 2013, et atteignent donc l'objectif gouvernemental fixé à 800 MW raccordés chaque année, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire de petite puissance. Cette hausse reste tout de même à relativiser car les nouvelles capacités raccordées en 2011 étaient de 1 789MW.
De plus, on estime que la filière photovoltaique a perdu environ 18 000 emplois et un grand nombre d’acteurs du marché n’ont pas supporté l’instabilité bien connue du marché.
Autre constat inquiétant, en moins de 6 mois au début 2014, les demandes de raccordement ont chuté de 40%. Cette baisse atteint les 70% lorsque l’on compare ces données à la même période l’année précédente.
Le constat est le même pour le chiffre d’affaires qui a perdu 40% de son volume depuis 2010.
Une ébauche d’explication de cette situation peut être amorcée avec l’augmentation de certains coûts comme celle des demandes de raccordement au réseau et notamment la baisse constante et rapide des tarifs de rachat.
Oui, le photovoltaique français à de l’avenir !
Malgré l'instabilité du secteur notamment due à une réglementation mouvante et non adaptée aux objectifs de la transition énergétique, le marché français continue de croître et a encore de l’avenir devant lui, à en juger notamment par les chiffres cités ci-dessus.
SER-SOLER, le groupement français des professionnels du solaire photovoltaique, a élaboré de nombreuses propositions dans son plan de relance du secteur photovoltaique. Il estime notamment qu’un objectif ambitieux de 20 000 MW de solaire photovoltaique installés à l’horizon 2020 permettrait de créer plus de 56 000 emplois et de soutenir et développer de manière pérenne le tissu industriel français.
De plus, l’installation photovoltaique de masse entre 2006 et 2010, notamment due aux généreuses subventions gouvernementales, a permis une baisse considérable des coûts de revient des installations et cette tendance ne cesse de s’accentuer.
La transition énergétique est en marche, chaque année le coût du photovoltaique baisse et le prix de l'énergie réseau augmente. Dans quelques années à peine, le solaire sera moins chère que l'énergie "classique". L'essor des énergies vertes est inélucatble et la question à se poser n'est pas de savoir si le photovoltaique à de l'avenir mais plutôt quand allons nous prendre concience de cela, et prendre les décisions pour participer au développement du photovoltaïque. Si on laisse passer cette chance, d'autres entreprises étrangères le feront pour nous, et nous risquons fort de passer à côté.