Installer une centrale photovoltaique est un investissement sur son propre toit, pendant 20 ans. Cela ne signifie pas que c'est une initiative dangereuse en soi, mais plutôt qu'elle requiert un certain nombre de précautions pour justement éviter qu'elle ne devienne un vrai fardeau. Et cela commence par le devis.
Le devis photovoltaique le moins cher n'est pas automatiquement un piège, mais il peut souvent cacher quelques surprises. Assez grossièrement, on peut considérer trois catégories de devis : ceux des artisans indépendants, ceux des entreprises photovoltaïques, et ceux des arnaqueurs.
Pour une installation de 3kWc, l'artisan pourra descendre jusqu'à 10 000 € l'installation. Pour les entreprises photovoltaïques, ce chiffre tournera autour des 13 000 €, alors que pour les arnaqueurs, vous aurez l'honneur de payer une facture bien salée - parfois même au dessus de 20 000 €.
Vous pourrez avoir une priorité de coûts et une aversion au risque plus ou moins importante, mais avant de prendre votre décision, il faudra avoir pris les principaux éléments en compte avant de courir au porte-feuille lorsque vous tomberez sur le moins cher du marché, car il y pourrait y avoir anguille sous roche. En effet, il faut se rappeler que le marché du photovoltaïque est tout de même bien particulier. C'est un marché qui va mal, où beaucoup d'entreprises vendent à perte, et qu'un prix dérisoirement bas peut cacher bien des choses.
Le devis photovoltaique au niveau du matériel
1. Devis pour modules "bon marché"
Un module très bon marché sera peut-être plus rentable… sur 5 ans. Qu'en est-il de la dixième, quinzième ou vingtième année ? Le photovoltaïque est un investissement long terme, et il faut le prendre en tant que tel. On a l'obligation de se projeter vingt, trente ans en avant pour estimer si le choix initial a été bon. Et grands sont les risques que vous encourez si vous prenez des modules pas cher, fabriqués sur le principe du dumping (voir guerre commerciale entre Chine et Europe). Il faut donc toujours connaître la provenance de vos panneaux, et favoriser une situation stable dans la durée plutôt qu'une économie aujourd'hui qui se paiera au fil des années, tant au niveau de votre porte feuille qu'au niveau contraintes, et pour la sauvegarde de votre mariage (au cas où l'un des conjoints aurait insisté pour le matériel chinois le moins cher en affirmant qu'il allait tenir… et finalement non!). De plus, n'oubliez pas qu'obtenir une bonification du tarif d'achat sur un panneau un peu plus cher peut rapidement revenir plus avantageux que de se contenter du coût initial.
2. L'onduleur
Un onduleur est un boitier électronique. Tout comme votre électroménager, il ne tiendra pas 20 ans. Son espérance de vie est déjà à peine supérieure à douze ans. Mais au final, avez-vous déjà entendu parler d'un frigo qui a tenu 20 ans ? D'une télévision, ou d'une machine à laver ? Pour les onduleurs, il faut donc compter avec au moins une panne. Certains fabricants, comme SMA, vendent leurs onduleurs un peu plus cher, certes. Mais ce prix inclus une garantie sur 5 ans, avec extension possible, qui couvre les frais de déplacement ainsi que l'installation. En un temps record, tout est réglé sans avoir levé le petit doigt. Prenez cela en compte lorsque vous comparez avec un fournisseur d'onduleurs dont la garantie ne couvre ni les frais de déplacement ni l'installation, où vous aurez à débourser 300 € et aurez perdu un mois de production.
En ce qui concerne les micro-onduleurs, faites attention. Certains diront que c'est bien plus rentable car il y a moins de pertes, et que si un onduleur tombe en panne, il y en aura 19 autres qui seront en train de produire. (Pour ceux qui ne connaissent pas les micro-onduleurs, c'est tout simplement un petit onduleur placé sous chaque module, qui transforme instantanément le courant continu en courant alternatif, causant moins de pertes). Vrai...
Mais que se passe-t-il dans la réalité ? Un micro-onduleur tombera en panne - vous le changerez. Un deuxième tombe en panne, vous le changerez à nouveau. Sachant qu'un onduleur tombe en panne au moins une fois sur 20 ans, vous aurez à changer les 20 onduleurs, à des moments différents, et vous aurez à payer chaque fois les frais de déplacement et l'installation. L'installateur devra démonter à chaque fois toute la centrale pour procéder au remplacement. Encore un jour sans production, donc. Que faites-vous… vous changez à chaque fois qu'un onduleur ne marche pas? Vous attendez que 10 onduleurs tombent en panne pour les changer, acceptant une production plus faible sur cette période ? Pour nous, 20 fois plus d'onduleurs = 20 fois plus de tracas.
3. Télésurveillance
Nombreux seront les professionnels qui vous diront que c'est une dépense inutile, qu'il suffit d'aller vérifier l'onduleur de temps à autre et que l'affaire est bouclée. Et bien il y a deux écoles, et chez Solorea, nous pensons que c'est une précaution qui vaut la peine d'être considérée, car nous parlons d'un projet qui dure 20 ans. La première année, vous vous lèverez tous les matins en pensant à votre onduleur et vous irez vérifier qu'il est en bon état. Mais graduellement, cette paranoïa passera à la précaution, à l'intérêt pour finalement atteindre l'indifférence au bout de quelques années. Où serez-vous en juillet 2025 ? En avril 2017 ? Sans télésurveillance, il faudra prévoir cela, car il va falloir être prêt à vérifier votre installation de temps à autre. Mais il suffit que vous partiez en vacances le 19 juin 2020 pour un mois, que vous allez vérifier l'onduleur trois semaines après votre retour de vacances, seulement pour vous rendre compte que vos panneaux n'ont absolument rien produit depuis presque deux mois - les deux mois les plus rentables de l'année.
Tout cela pour dire que pour 50€/an, votre tranquillité et votre porte-feuille seront peut-être bien contents que vous ayez choisi la télésurveillance.
L'installation
4. Une installation pas chère : une installation galère
Globalement, les artisans sont des auto-entrepreneurs qui font très bien leur travail. Ils sont compétents en électricité et en installation, ils sont certifiés QualiPV pour la plupart, ils payent une fortune pour être couvert par une assurance décennale, etc. Mais si un artisan indépendant vous propose une installation très peu chère, il faut prendre certains facteurs en considération pour avoir plus de recul sur votre projet.
Chez les artisans, on connaît la même situation que chez les fabricants de modules : la compétition intense et la faible demande ont coulé beaucoup d'entre eux. Les prix ont chuté au point où la situation n'est pas viable au long terme pour beaucoup d'entre eux. S'engage une course des prix vers le bas pour avoir plus de demandes d'installations. Souvent, un service très peu cher signifie non seulement que l'artisan est dans une situation difficile, mais également que le service ne sera pas exactement premium golden… Objectivement, il faudra se poser les bonnes questions quant à l'ampleur du service et l'implication de l'artisan dans ce projet. Exemple : est-ce que l'artisan prend en compte les frais de raccordement dans son devis ? Fera-t-il toutes les démarches ? Qu'en est-il de la bonification ?
Deuxième point : partons de l'hypothèse qu'un artisan offrant le service le moins cher est dans une situation délicate, et qu'il risque éventuellement de faire faillite ou de s'arrêter à un moment sur les 20 ans du contrat EDF. Si cela se produit effectivement, que se passe-t-il ? Vous aurez tout un tas de problèmes à résoudre, tels que :
- Que prend l'assurance décennale en compte ? Êtes-vous protégé par quelqu'un d'autre que l'installateur ? Est-ce possible dans votre cas de recourir à la décennale ? Quelles modalités, quels délais… ?
- Comment rembourser son crédit à la banque lorsque l'installation ne fonctionne plus correctement et que personne n'est là pour assurer les réparations de votre installation ?
Autre facteur important : lorsqu'un installateur fait faillite et que vous contactez un deuxième installateur pour procéder aux réparations, ce sera son assurance décennale qui prendra la relève sur votre installation. Il faut savoir que l'assurance décennale est chère et qu'elle est impitoyable. Si un installateur effectue une opération sur l'installation d'un autre, et qu'un autre élément de celle-ci s'avère défaillant, le deuxième installateur en aura la responsabilité et risquera de perdre sa décennale. Risque qui peut devenir rapidement très dissuasif si l'installateur pèse le pour et le contre de reprendre les travaux d'un autre installateur (qui a de plus fait faillite, ce qui n'est pas particulièrement rassurant quant à son expertise en la matière).
L'avis de Solorea
Pour conclure, il est essentiel de ne pas se hâter à choisir le devis photovoltaique le moins cher, il faut comparer les devis à prestations égales. Solorea vous propose d'envoyer un devis gratuitement, avec une sélection de prestations que nous considérons indispensables pour assurer une production prévisible et constante dans la durée. Pour des revenus stables, pour une visibilité totale dans l'investissement.