Nommée ce matin par le nouveau premier Ministre, Manuel Valls, Ségolène Royal s’empare d’un des grands ministères de ce quinquennat. Que peut-on attendre d’elle ? Voici un petit topo sur ce que nous en pensons.
Ses forces
Personne n’est sans savoir que Ségolène Royal a une expérience longue et solide en politique. Toute jeune, elle a déjà été ministre de l’Environnement dans le gouvernement Bérégovoy en 1992 et 1993 puis plus tard à nouveau dans le gouvernement Jospin, en charge de l’éducation puis de la Famille et de l’Enfance.
Elle a déjà occupé diverses autres fonctions stratégiques, aussi bien au niveau régional que national. Elle a ainsi été, entre autres, conseillère du président François Mittérand dans les années 1980, puis députée (elle le sera d’ailleurs 4 fois), présidente du conseil régional de Poitou-Charente, porte parole de l’association des régions de France et porte-parole de la Banque publique d’investissement.
Elle a donc les reins suffisamment solides pour porter le lourd et difficile projet de la transition énergétique, et du développement durable. Il paraîtrait même que lorsqu’elle a une idée en tête, elle ne manque pas de culot et d’ambition pour y parvenir. Un bon point lorsque l’on sait qu’il faut des idées neuves, et des plans de mise en place rigoureux pour permettre d’atteindre les objectifs fixés par Bruxelles.
Autre atout majeur de Ségolène Royal, c’est qu’elle est très engagée pour l’environnement. Dans sa région Poitou-Charente, elle a fait de sa priorité le développement de la production d’énergie renouvelable... en mettant par exemple en place, avec la Banque européenne d’investissement, le « Plan énergie solaire ». Une grande première en Europe !
Ce plan permis de débloquer plus de 400 millions d’euros d’investissement, financés en partie par la Banque européenne et par les caisses régionales du Crédit Agricole pour installer 650 000 m2 de panneaux photovoltaïques, renforcer l’autonomie énergétique des territoires ou la réduction des gaz à effet de Serre.
En Septembre 2009, notre nouvelle ministre de l’écologie inaugura le lycée Kyoto, premier établissement scolaire d’Europe à fonctionner uniquement avec des énergies renouvelables, en y installant notamment des panneaux solaires thermiques (pour la production de chaleur) et photovoltaïques (pour la production d’électricité). Cette initiative intéressante permettra à l’établissement scolaire d’économiser, par rapport à un établissement ordinaire, 400 tonnes de CO2 et de diminuer de 30 % ses consommations en eau et en énergie.
Enfin, elle prend part dans de grands débats écologiques, et notamment en 2011 en se déclarant pour un arrêt de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville ».
Ses faiblesses
Une de ses faiblesses pourrait être sa personnalité, qui clive fortement.
Adulée ou détestée, Ségolène Royal ne laisse pas indifférent. Têtue, obstinée, culottée et parfois arrogante (elle déclara que Obama s’était inspiré de sa propre campagne présidentielle pour gagner), il n’y a peu de demi-mesure lorsque l’on parle d’elle.
Accusée par certains de ses collègues socialistes, on dit d’elle qu’elle n’est pas capable de rassembler et qu'elle est trop imprévisible. Et Dieu sait que dans le milieu du photovoltaïque principalement, le gouvernement ne peut plus se permettre de l’être sous peine d’achever un marché déjà en bien mauvaise posture.
Ce que l’on attend d’elle ?
De la visibilité sur le long terme ! Le photovoltaïque a énormément souffert de politiques instables, de réformes passant sans concertation préalables, et de changements législatifs fréquents. Le dernier en date ? La suppression de la bonification du tarif d’achat, il y a un mois à peine. Afin que le secteur puisse connaître le succès qu’il mérite, il est aujourd’hui nécessaire, pour ne pas dire indispensable, d’engager des réformes qui lui permettront de progresser, avec une vision sur le long terme. Un petit coup de pouce pour le faire repartir ne serait, nous semble t-il, pas trop demandé…
Donc, si on avait une chose à dire, ce serait « Allez Ségolène, on compte sur toi ! »
