Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 octobre dernier, la France est passée à l’heure d’hiver. Bien facétieux celui qui oserait renier son plaisir à dormir une heure de plus, gracieusement offerte, chaque année depuis 1975, par notre gouvernement. A vrai dire, depuis 1980, c’est l’ensemble des pays de l’Union Européenne qui bénéficient de ce privilège du sommeil.
Mais la satisfaction ne se trouve pas seulement dans le sentiment d’avoir resquillé une heure de sommeil par rapport à d’habitude. Si le Parlement européen et le Conseil ont adopté cette directive, c’est bien entendu pour des raisons d’économies d’énergie.
Petit retour en arrière. 1973-74 la France fait face à une grave crise énergétique suite au choc pétrolier. C’est à cette époque que de grandes mesures ont été prises, notamment dans le développement de l’énergie nucléaire avec le programme “Messmer”, afin de trouver des solutions économiquement viables aux enjeux énergétiques français du début des années 70.
Le changement d’heure est une de ces mesures dont le but était l’économie d’énergie à grande échelle. L’avantage de cette pirouette temporelle, déjà adoptée par le Royaume-Uni et l’Irlande depuis la première guerre mondiale, est qu’elle n’est pas onéreuse à mettre en place et permet une économie d’énergie à l’échelle du pays, sans effort pour le contribuable. Le principe est alors très simple, faire correspondre l’activité humaine, consommatrice d’énergie, avec le rythme du soleil. La principale économie recherchée étant liée à l’usage de la lumière. Une activité mieux en adéquation avec l’ensoleillement de la journée, pour une gestion de la consommation de l’éclairage optimisée... il fallait y penser !
De nos jours, que représente cette économie ?
Ce changement d'heure est-il toujours justifié ?
Selon le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, ce passage heure d'été/heure d'hiver aurait permis de réaliser 440 GWh d’économie en éclairage en 2009. Soit la consommation d’environ 800 000 foyers, évitant le rejet de 44 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. L'impact de cette mesure sur l’environnement étant proportionnel à celle de l’activité humaine, les prévisions pour 2030 estiment que l’émission de 70 à 100 000 tonnes de CO2 pourrait ainsi être évitée pour cette année là. Les économies sont conséquentes à l’échelle du pays et seront donc plus importantes d'une année sur l'autre.
La mauvaise nouvelle est que nous sommes tous d’ores et déjà conscients de perdre cette heure de sommeil en mars prochain, lors du passage à l'heure d'été. La bonne nouvelle en revanche est que nos panneaux solaires ne dorment jamais eux, et qu’ils continueront inlassablement à transformer la lumière du jour en électricité, pour une énergie plus verte, plus responsable, contribuant ainsi à minimiser les émissions de CO2 dans l'air, dans la lignée de ce changement d’heure bienfaiteur.